Vue sur le futur millésime …
Après un millésime 2021 très bousculé par les conditions météorologiques mais aussi un contexte sanitaire et social difficile, on retrouve (enfin) un air de sérénité dans les vignes bourguignonnes. De confiance, même.
Anima Vinum fait le point.
Il suffit de naviguer entre les vignes de la côte bourguignonne cette année pour se rendre compte que la vigne est bien verte, les feuilles n’ont pas souffert des maladies cryptogamiques (merci les fortes chaleurs qui ont atténué les attaques de mildiou ! ), la plupart des grappes ont reçu suffisamment d’eau pour achever leurs maturités et se gonfler de jus (merci les pluies diluviennes de juin et les pluies salvatrices de la mi-août ! ), et les vignerons ont moins souffert de la pénurie de main d’œuvre pour les vendanges (merci la fin de l’état d’urgence ! )…
2022 vs 2021
Contrairement à 2021, ce millésime n’a pas trop souffert des gelées hivernales en Côte-d’or, d’où nous rédigeons ce post. Les quantités de vins prévues seront donc bien moins amputées que celles de 2021 – qui nous avaient fait pâlir – parfois divisées par deux ou trois !
Cette année, quelques durs passages de grêles (avec parfois des grêlons d’une taille assez incroyable) ont fouetté les vignes et détruit des parcelles. Cela a été valable sur tout le vignoble français et encore plus durement sur le bordelais et le mâconnais.
En Juin, les pluies parfois diluviennes nous ont fait serrer les dents, avec des bas de villages comme Gevrey-Chambertin baignés dans des flaques géantes faisant craindre des coulées de boues – heureusement évitées. Cela dit, ce mois de Juin a aussi assuré une belle réserve en eau des sols en Bourgogne.
Pour couronner le tout, 2022 a été “libéré” des contraintes sanitaires et les domaines ont fait le plein de main d’œuvre pour les vendanges – notamment manuelles.
Cerise sur le gâteau
Elles ont peut-être coulé vos vacances et vos rêves de bronzage, mais … les pluies de la troisième semaine d’août ont été accueillies comme une bénédiction par les agriculteurs en général et les viticulteurs en particulier. Jusque là, le monde végétal commençait à afficher les signes de sa souffrance. Les arbres – notamment les marronniers, mais aussi les érables – en se défoliant, les prés en s’asséchant gravement et les vignes en bloquant les maturités de leurs grappes pour se concentrer sur le reste de la plante.
De ce fait, les raisins ne mûrissaient plus – les pinots noirs avaient du mal à effectuer leur véraison. Et dans les rangs, on commençait à évoquer les difficultés de vendanges… et les fameuses danses de la pluie. Après tout, ça marchait bien chez les Indiens…
Les vignerons ont dû danser un maximum durant leurs vacances, parce qu’il a fini par pleuvoir ! Des pluies de jardinier, des pluies qui mouillent, des pluies qui ne portent pas de grêle, des pluies de nuit avec un grand soleil la journée… Bref, un temps à faire grimper le sourire des vignerons sous les pommettes.
Mais pas tous, certaines parcelles subissent encore un blocage de la maturité…
Démarrage des vendanges
Eh bien pour tout vous dire, à l’heure qu’il est – ce 22 août 2022 – quelques vignerons sont déjà dans les rangs, vendangeurs à l’appui, en train de récolter les premiers blancs, les premiers Crémants. Oui, le démarrage est précoce. Mais le gros de la récolte s’effectuera néanmoins en Bourgogne durant la première semaine de septembre.
On rêve à l’intérieur de nous d’une année similaire à celle de 2018 où les caves s’étaient remplies allègrement et avaient balayé les souvenirs difficiles vécus pour certains en 2016 et d’autres en 2017. Pour cela, il faudra continuer à danser encore un peu afin d’encourager cette valse entre soleil et petites pluies rafraichissantes. Pour encourager aussi le moral des vignerons qui donneront une fois encore le meilleur d’eux-mêmes durant tout le démarrage de l’automne.