FOCUS 2021 – Le Gel – Pour alimenter les conversations vinophiles
Point à date
Nous sommes désormais après « Le jour d’après (Lire ici notre article) ». C’est à dire que le monde du vin se réveille de l’épisode de gel vécu comme une véritable catastrophe en avril (Voir nos photos ici). La sève a reparcouru un peu de chemin dans les ceps, les vignerons ont constaté avec joie les premiers bourgeons de feuilles, très tardifs, mais émouvants. Et récemment la fleur, en juin, avec un plaisir savouré.
Restent les épisodes de grêles d’été, les épisodes de sécheresses qui se multiplient bref, l’année est loin d’être terminée et les vendanges pourraient bien avoir lieu fin septembre.
Des vendanges amputées pour la plupart des domaines français. Près de 50% des récoltes a été perdu, c’est en tous cas l’information générale qui remonte de la plupart des vignerons de
Côte d’Or. Mais tant que les vendanges ne sont pas faites, impossible de se faire une idée parfaitement précise.
Côté vignerons, tous cherchent des solutions pour le prochain épisode de gel, « plus jamais ça », c’est le mot d’ordre ici, dans les vignes. (Lire ici notre article)
Vous l’aurez bien compris, les années de vente du millésime 2021 seront impactées de toute façon. En 2022-2023 il y aura moins de vin, forcément. Mais notre travail de sélection et d’approvisionnement consiste à anticiper les moments compliqués pour que les particuliers et les professionnels aient toujours la chance de boire des bons canons en notre compagnie.
Dans cette période de catastrophe, nous sommes là pour optimiser la situation et passer ce cap difficile, alors, bien sûr, il y aura inévitablement des conséquences commerciales, mais nous
feront tous l’effort ensemble pour la continuité de notre activité, de notre passion Le vin
Et toujours avec un Escargot.
“La récolte est complètement amputée. On sait déjà qu’on va avoir une très faible récolte en 2021”, a déclaré à l’AFP Jean-Marie Barillère, président du Comité National des Interprofessions des Vins à appellation d’origine et à indication géographique. Selon lui, le gel a touché 80 % du vignoble français
( source Le Bien Public)
Témoignages de vignerons post-catastrophe
« Des années de travail en l’air », Sylvain Pataille
( source Le Bien Public)
Sylvain Pataille est un viticulteur installé dans la commune de Marsannay-la-Côte. Il revient sur l’épisode de gel qui a causé de lourds dégâts dans les vignes du département au mois d’avril et livre son ressenti pour l’avenir de la récolte.
Dans la nuit du 6 au 7 avril, un important épisode de gel a causé de lourds dégâts dans les vignobles du département de la Côte-d’Or. Neige et froid polaire (jusqu’à -7 °C) ont ravagé une multitude de bourgeons naissants, plongeant les viticulteurs locaux dans le désarroi.
«J’étais complètement abattu »
« Ces trois nuits ont été très dures à vivre », déclare Sylvain Pataille, vigneron installé à Marsannay-la-Côte. « C’est comme si j’avais vu ma maison brûler et que je ne pouvais rien faire… J’étais complètement abattu. Un gel comme celui-ci, ça fout des années de travail en l’air. On se remettait à peine de celui survenu en 2016. »
Dans la nuit du 6 au 7 avril, un important épisode de gel a causé de lourds dégâts dans les vignobles du département de la Côte-d’Or. Neige et froid polaire (jusqu’à -7 °C) ont ravagé une multitude de bourgeons naissants, plongeant les viticulteurs locaux dans le désarro
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« Les hauts de village ont été gelés la première nuit et ce sont les bas qui ont été touchés ce matin. Les bas des villages, même protégés, n’ont pas tenu le choc. On est fatigué et pessimiste pour le moment, découragé par ces acharnements climatiques malgré toutes les heures passées à bichonner notre outil de travail . »
Christine, vigneronne (Mâconnais)
L’épisode de gel qui a touché une très grande partie des vignobles et des cultures françaises ces derniers jours est “l’un des plus sérieux des dernières décennies” a estimé jeudi le Cniv, qui réunit les interprofessions des vins AOP et IGP
(source Le Bien Public)
Correspondances avec Anima Vinum
Bonjour à toute l’équipe Anima Vinum ,
« Après une troisième nuit blanche à protéger le vignoble avec les tours anti-gel, difficile de se prononcer. Cette nuit nous avons mis en route à partir de 23h30 avec des températures plus basses et surtout une hygrométrie plus élevée, le risque perte de récolte est important.. La nuit de mardi au plus bas -5,2 ; Mercredi -3,5 ; cette nuit -6,5. »
Philippe vigneron de Centre-Loire
« On était la nuit dernière à 3h30 dans les vignes pour allumer les bougies et ils y sont retournés cette nuit avant minuit. Les températures ont atteint -7°C à certains endroits cette nuit.
Les hauts de village ont été gelés la première nuit et ce sont les bas qui ont été touchés ce matin. Les bas des villages, même protégés, n’ont pas tenu le choc. On est fatigué et pessimiste pour le moment, découragé par ces acharnements climatiques malgré toutes les heures passées à bichonner notre outil de travail. La nature ne nous fait pas de cadeau depuis bien trop longtemps.
Va-t-on va espérer que certains contre-bourgeons veuillent bien prendre le relais…
Patrick & Christine Vignerons du Mâconnais
La vigne continue ! il y a beaucoup de dégâts, Sébastien n’a jamais vu cela ; mais préfère attendre avant de se prononcer catégoriquement.
Fabienne assistante du vigneron en Côte Chalonnaise
Le gel à fait je pense entre 50 et 100 % de dégât selon les parcelles. Nous aurons plus de visibilité dans 3 semaines un mois!!
Fabrice Vigneron en Saône & Loire
De notre côté, les gamays ont plutôt bien résisté au gel. Les Chardonnays ont plus souffert, notamment deux parcelles de Saint-Véran mais ce n’est pas catastrophique comme pour d’autres viticulteurs.
Jérôme Vigneron en Beaujolais
Bonjour à toute l’équipe,
Nous n’avons malheureusement pas été épargnés par le gel et le terme de “calamité agricole” décrété par le gouvernement résume assez bien la situation.
Ma préoccupation première est déjà de voir dans un premier temps si les vignes parviennent à s’en sortir. Après, pour ce qui est de la récolte évidemment je ne me fais aucune illusion. Même si des contre bourgeons repartent, ces derniers sont peu ou pas fructifères…La majorité d’entre nous peut donc faire une croix sur la récolte… Ce sont les “joies” de la vie paysanne…Mais c’est ainsi. Aussi injuste et dure soit la situation, il nous faut rebondir et garder le cap.
Je vous souhaite bon courage et vous remercie tous de votre gentillesse.
Alexandrine viticultrice en Côte-d’Or
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