Et si on se préoccupait des sols ?
Une observation édifiante cette année – comme les dernières années déjà – nous a marquée : les coulées de boues dans les bas des villages viticoles en Bourgogne lors de gros épisodes orageux… Mais de quel déséquilibre profond sont-ils le symptôme ?
Des litres de boues qui se détachent des parcelles en pente, c’est ce que nous pouvons observer à chaque gros épisode pluvieux dans les vignes.
Les sols ont de plus en plus de mal à tenir face aux aléas climatiques… Et la raison principale n’est pas … l’aléa climatique, ni les désordres du ciel, en soi.
Le véritable objet de préoccupation se trouve dans le sol, et c’est l’ONU qui tire la sonnette d’alarme sur la désertification de ces derniers du fait des pratiques agricoles actuelles, dans un rapport publié en mai 2022.
Chez Anima Vinum, nous tenons énormément à la notion de terroir, et nous savons bien qu’un terroir qui se sauve, c’est la richesse d’un vin et d’une culture qui disparaît.
Mais bon sang, que se passe-t-il au juste ?
Eh bien pour comprendre, faisons un saut dans le monde miniature des bactéries et des champignons. « Sale », me direz-vous ? Et pourtant, sans eux, pas de vie dans les sols. Les champignons dégradent la couche supérieure végétale – vous savez, exactement comme en forêt ! Et les microbes travaillent pour leur part en anaérobie – dans les couches inférieures de la terre, là où l’oxygène manque.
Le problème urgent que signale l’ONU, c’est la disparition de la couche d’humus. Le labour – entre autres pratiques – empêche le travail des champignons en les enfouissant. Or les champignons travaillent grâce à l’air.
Sans l’humus, la couche plus profonde du sol (le complexe argilo-humique) n’est plus alimentée en matière organique via le travail des vers de terre. Cette couche perd alors tout son potentiel fertile, les éléments minéraux du sol ne sont plus retenus, les sols sont lessivés par les pluies (d’où les coulées boueuses). Côté faune, la vie souterraine n’a plus accès à la nourriture organique de l’humus, alors la vie s’éteint, le sol se désertifie.
Aussi simple que cela… Et relativement rapide. Alors… Et si on se préoccupait de la vie des sols ?
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