Causerie avec … Vincent Fontaine
Le Domaine de la Rocaillère, installé dans la région des Pierres Dorées à Pommiers, hérite d’une histoire familiale de 300 ans. Vincent Fontaine œuvre aujourd’hui sur ces 14 hectares de Gamay et de Syrah pour les rouges, de Chardonnay et de Viognier pour les blancs. Chez Anima Vinum, nous avons sélectionné son Beaujolais blanc, que nous buvons avec plaisir. Vincent répond à nos quelques questions…
Quelle est ta parcelle préférée ?
C’est un lieu-dit, celui de mon enfance, le hameau de la famille. Il s’appelle « les Bonnetières ». Ce sont des parcelles que mon père et mon grand-père exploitaient. Je suis la 7-8e génération sur ce domaine. J’y allais depuis tout gamin pour les vendanges.
Quel vin donne-t-elle ?
Les Bonnetières donnent un vin rouge assez complet, plus complexe (sur les petits fruits noirs, les épices). On attend un peu avant de le boire. Le terroir donne son style de vin : les Bonnetières ce sont les “Bonnes Terres”.
As-tu un objet fétiche en tant que vigneron ? Lequel ?
Non … à part le tire-bouchon !
Qu’est-ce que veut dire pour toi « prendre soin de ses vignes » ?
La base de tout, c’est la taille, pour moi. Être attentif au cep, au style de vin que l’on vise. En tant que vigneron, nous devons être présents toute l’année, ne pas laisser les vignes courir seules. Je reste relativement classique dans mon approche du vignoble. Je veille néanmoins à ce que les jeunes vignes soient taillées en lune montante, pas trop tôt dans la saison, c’est une habitude qui me vient de mon père, et nous discutons avec les vignerons du voisinage de ces détails techniques.
Un auteur fétiche ?
Un formateur plutôt ! Konrad Schreiber, j’ai bien aimé sa philosophie !
Pourquoi es-tu passé en HVE ? C’est quoi la contrainte ?
Je suis passé en HVE il y a 5 ans environ. Cela n’a rien changé à mes pratiques… La contrainte est administrative.
C’est quoi ta période la plus speed ?
C’est le mois de juin. Nous effectuons les relevages, les rognages, les traitements si besoin. La vigne pousse vite !
Ta période préférée ?
L’hiver : je suis seul dans les vignes avec mon chien Roméo. Je suis tranquille.
La période où tu fais le plus déguster ?
C’est en novembre, nous organisons des Journées Porte-ouverte, nous avons du monde au domaine, de nombreux particuliers. C’est aussi le moment de la sortie du Beaujolais Nouveau qui nous occupe pas mal.
La région viticole (hors la tienne) que tu préfères boire en été ?
En été, je ne sais pas, mais toute l’année, c’est sans hésiter la Vallée du Rhône Nord. Le Condrieu, les vins de Vienne, le Saint-Joseph… Et puis plus bas bien sûr les Châteauneuf-du-Pape.
Tu es plutôt vignes ou vinif ?
Plutôt vignes, même si j’aime les deux. Encore une fois, j’aime être dehors, à l’air libre. Ne pas avoir de contraintes, de patron.
Tu fais plus confiance à ton intuition ou à ton œnologue ?
Sans hésiter à mon intuition ! J’aime prendre les décisions guidées par mon feeling, sur un coup de tête. Quand je sens un truc, je le fais. Si j’ai un doute, j’appelle mon œnologue.
Est-ce que l’augmentation des prix du vin en 2021 t’a permis d’acheter un nouveau 4×4 et un château en Espagne ?
Oui ! J’ai fait les deux ! … Non, je blague, rien du tout. La bouteille au domaine a augmenté de 50 centimes pour soutenir l’augmentation du coût des matières sèches, et cette année encore, je vais devoir effectuer une toute petite augmentation.